Ville-opéra citée dans plus d’une centaine d’œuvres lyriques, toile de fond des scènes de Game of Thrones, Séville est un décor à facette multiples. Chef-d’œuvre architectural aux styles historicistes, la capitale andalouse a accueilli au vingtième siècle deux expositions universelles qui lui ont légué deux quartiers parmi les plus insolites. De 1929 à 1992, du sud-est de la ville au nord-est, en selle pour une balade sévillane et périphérique.
Si la calèche décapotée constitue le véhicule idéal pour trottiner au milieu des jardins odorants de Séville, le bus touristique à impériale vous donnera la hauteur de vue nécessaire pour affronter la Plaza de Toros de la Maestranza ou le palais de San Telmo (l’ancienne université des navigants). Sachant qu’une paire de jambes est plus adaptée pour musarder dans les ruelles serpentines de l’ancien quartier juif de Santa Cruz. Mais s’il s’agit de rallier les deux quartiers excentrés des expositions universelles, choisissons le vélo. Ça tombe bien: considérée comme l’une des meilleures villes cyclables au monde, Séville garantit au visiteur 160 kilomètres de piste et un parcours plat comme la paume.
Façonnée au fil des siècles par les cultures musulmane, juive et chrétienne, révélée par la découverte du Nouveau Monde, la capitale andalouse s’est aussi largement développée au XXe siècle grâce à ses deux expositions universelles. Le premier coup de pédale vous expédie donc à l’est de la ville, au-delà de l’ancienne Fabrique royale de tabac, entre l’avenue María Luisa et l’avenue de la Borbolla, où s’est tenue la première exposition universelle en 1929. Organisée avec faste, elle est placée sous le signe de la culture ibéro-américaine. Séville y convoque alors tous les pays hispanophones, dont les anciennes colonies de l‘Espagne, comme pour renouer avec sa grandeur impériale passée.