Dans notre galerie de portraits de femmes architectes, on demande Lina Ghotmeh. Ne vous fiez pas à l’apparence: derrière une silhouette frêle et un abord humble se cache une femme remarquable, déterminée, sollicitée à l’échelle mondiale. De la graine des grands, elle a fait ses armes en collaborant avec les Ateliers Jean Nouvel et Foster + Partners à Londres. Depuis plus d’une décennie, elle mène brillamment et courageusement une carrière internationale, avec toutes les exigences et difficultés inhérentes à la profession. Sortie de l’ombre il y a cinq ans, elle a été propulsée de manière fulgurante sur la scène mondiale. La lumière est venue du Nord quand elle a tenté un coup d’essai avec son Musée national estonien qui se révéla un coup de maître. Dès lors elle s’est frayé un chemin et occupe une place confortable au sein des stars-architectes. Dans la foulée de ses nombreux projets, elle revient à Beyrouth pour implanter un immeuble résidentiel paysage. Lina Ghotmeh se nourrit de sa vision et se réinvente en permanence. Exercée aux questionnements, elle s’autorise des remises en cause. Elle demeure respectueuse du passé, tout en se projetant dans ce que sera le monde de demain.

Demain, un mot qui semble avoir été retiré de notre lexique, enlisés que nous sommes dans notre quotidien morose. Chez nous, demain se conjugue au futur très proche, à la fête qui s’annonce avec sa traînée d’étoiles, à la nouvelle année qui ramène avec elle son lot d’espérances. Alors il ne nous reste plus qu’à fermer les yeux juste un instant, le temps de formuler un vœu et de se laisser gagner par cette éphémère euphorie.

Christiane Tawil